Pas très loin dans l’Atlantique
Nous voulions que leur travail quotidien soit remercié,
Souvent réalisé dans l’ombre, difficile,
Par les aidants méritants de nos aphasiques
Ce fut alors le moment tant attendu, NOIRMOUTIER ;
Pas une goutte de pluie cette dernière semaine d’avril
C’est un soleil radieux qui nous accompagnait
Toi qui poussas le fauteuil de Claudine, de Guy,
Tu sentais leurs regards illuminés de vie
Toi qui poussas celui d’Irène ou celui de Roger
Une chaleur de printemps montait, les auréolait.
Souviens toi Yannick tes cerfs-volants multicolores
Défiant les coups de vent puissants au bout de tes cordes
Tu étais le maître de la plage.
Manœuvrant sans cesse manœuvrant au courage.
Je te revois Bruno à la recherche, tes grands yeux.
Je te revois Gérard, claudiquant vers nous, tu étais heureux.
Souviens toi de nos cercles au soleil et les histoires de Guy
Nous refaisions le monde avant le plat de poisson du soir,
La pétanque sous les pins, ou les cartes jusqu’à la nuit.
Les croissants chauds du matin annonçaient le départ
D’une belle journée pour les fauteuils vers la plage.
Ah oui ! On aurait bien aimé traverser à la nage !
Nous y avons vécu au soleil, en vacances,
Comme une colonie de 62 gamins,
Heureux de se donner la main,
Aphasiques et aidants, en toutes circonstances.
Nous avions tous rêvé d’une île. Bernard TESSIER